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L'agenda de l'école |
Le staut spécial d’autonomie du Trentin haut-Adige prévoit des formes spécifiques de défense et de valorisation des caractéristiques culturelles et linguistiques des minorités trentines. Les populations ladine, mochène et cimbre ont droit à la valorisation de leurs activités et initiatives culturelles et récréatives, de leur presse, ainsi qu’au respect de leur toponymie et de leurs traditions. Dans les écoles des communes trentines où l’on parle le ladin, le mochène et le cimbre, l’enseignement de ces langues et cultures minoritaires est assuré.
Il ne s’agit pas de déclarations velléitaires ni de la tentative de faire de ces minorités une sorte de "musée vivant" : le Statut prévoit que la Province autonome aloue des fonds en quantité suffisante pour promouvoir la protection et l’essor économique et social des populations concernées. En effet, il n’y a pas de protection des minorités sans un projet de développement social sérieux et pondéré.
Les normes d’application du Statut spécial d’autonomie ont permis l’adoption d’importantes mesures de protection des populations concernées : école, utilisation des langues visées par des mesures de protection dans l’administration et devant les juges de paix, recensement, mesures de promotion à travers des émissions radiophoniques et télévisées.
Récemment, outre la direction provinciale des services scolaires (dans le Trentin, toutes les structures éducatives relèvent de la Province), on a créé la fonction de "Sorastant de la scola ladines", de responsable scolaire de la minorité ladine.
Au delà des compétences propres à chaque responsable scolaire, le "Sorastant" dispose de compétences au niveau des écoles maternelles, ce qui reflète le souci de coordonner les diverses structures scolaires, notamment sur le plan linguistique.
LA MINORITE CIMBRE - Communauté cimbre - 900 personnes
Lusern/luserna est la dernière communauté où le cimbre ("le plus ancien parler périphérique existant dans le domaine linguistique allemand") est parlé en tant que langue maternelle. Autrefois, cette langue était également parlée sur le plateau des Sette Comuni.
Les origines de l’ïlot linguistique cimbre remontent aux migrations des populations originaires de Bavière et du Tyrol occidental (premières décennies de l’an mille). A partir de 1053, des groupes de colons quittent la région de Munich pour s’établir près de Vérone. Ce n’est que vers le XIIIe sicèle qu’ils colonisent le sud-est du Trentin, où ils fondent Luserna. la langue cimbre s’est maintenue dans cette localité grâce notamment aux étroits rapports que la population a toujours entretenus avec le centre de l’Europe.
Au début du XXe siècle, le village compte plus de mille habitants. Aujourd’hui la petite communauté cimbre est confrontée à un important phénomène de dépeuplement : sur l’ensemble du territoire trentin, on dénombre un peu moins de 900 personnes parlant le cimbre. Moins de 300 d’entre elles vivent à Luserna.
LA MINORITE LADINE - Ladins de Fass - 8 000 personnes
La minorité ladine vit actuellement dans trois zones géographiques : le Canton des Grisons, la Ladinia centrale (Dolomites) et le Frioul. Ces trois zones sont ce qui reste d’un vaste territoire roman qui, autour de l’an mille après Jesus-Christ, s’étendait des sources du Rhin à l’Adriatique.
Actuellement, la minorité ladine compte environ 770 000 personnes réparties comme suit : 40 000 dans le Canton des Grisons, 700 000 dans le Frioul et 30 000 dans les Dolomites. La Ladinia est divisée en cinq vallées (Gardena, Badia, Fassa, Livinallongo et Ampezzo), dans lesquelles la langue ladine présente d’importantes variations locales.
L’actuel district ladin de Fassa, qui englobe les sept communes ladines de la Province de Trente, est l’héritier de la Magnifica Communità di Fassa (Communitas Fasciae), dont le premier témoignage documentaire remonte à 1253. La population de Fassa a toujours pratiqué une économie de subsistance du fait des conditions climatiques et géographiques difficiles dans lesquelles elle vivait. Outre l’agriculture, l’autre grande activité économique était l’élevage de bovins et d’ovins.
Les mauvaises conditions de vie poussèrent beaucoup d’habitants de Fassa à émigrer au fil des saisons. A partir du début du XIXe siècle, l’émigration dévint un phénomène de masse, parallèlement au développement de l’activité de peintre-décorateur. A chaque saison, de grands contingents de peintres quittaient les villages pauvres de la haute vallée pour aller travailler dans les régions plus prospères d’Europe centrale.
Aujourd’hui, la situation a bien changé, surtout grâce à l’essor considérable du tourisme. D’importants projets de sauvegarde et de valorisation de la langue et de la culture ladines ont été réalisés par l’Institut culturel ladin "Majon di Gascegn". Aujourd’hui, les ladins de Fassa sont au nombre de 8000 environ.
LA MINORITE MOCHENE - Communauté mochène - 2 300 personnes
Les Mochènes occupent la rive gauche et une partie de la rive droite de la vallée du torrent Fèrsiba, à l’est du Trentin.
Du fait de la proximité du village de Pergine, les ressources de la ville (bois, pâturages et riches gisements miniers) ont été exploités dès l’Antiquité. Dans divers endroits, on trouve encore des restes des foyers de fusion et des dépôts de scories datant de 1300-1100 avant Jésus-Christ.
Il fallut toutefois attendre la colonisation systématique du territoire par des familles paysannes d’origine allemande (mise en œuvre par les Comtes du Tyrol entre le XIVe et le début du XVe siècle) pour assister à la fondation d’habitats permanents. L’économie de la vallée connut une période d’intense exploitation minière qui, dès le XVIIe siècle, fut suivie d’un retour à l’élevage. On assista alors à un phénomène diffus d’émigration provisoire des hommes, qui partaient pour se livrer au commerce ambulant (krumern = cromeri, vendeurs ambulants).
Le mochène, qui possède des caractéristiques propres aux idiomes de la Moyenne et la Haute-Bavière, est attesté dès les époques les plus reculées comme parler "alémanique ou allemand".
La présence d’écoles allemandes, les contacts avec les communautés de langue allemande, favorisées par la pratique du commerce ambulant, et les systèmes de transmission de la culture et des biens familiers renforcèrent le maintien de cette langue.
Aujourd’hui, la population mochène du Trentin compte environ 2 300 personnes.
Site de la Province autonome de Trente
Portail de l’école dans la Province autonome de Trente
Istituto Culturale Ladino "Majon di Fascegn"
http://www.istladin.net
Istituto Mocheno "Bersntoler Kulturinstitut"
http://www.kib.it
Istituto Cimbro "Kulturinstitut Lusern"
http://www.lusern.it